Déportation des femmes de prisonniers de guerre juifs et de leurs enfants au camp de Bergen-Belsen
Les 2 et 3 mai, 21 et 23 juillet 1944, des femmes et enfants de prisonniers de guerre juifs, protégés par la convention de Genève respectée par l’Allemagne, furent déportés depuis le camp de Drancy au camp de concentration de Bergen-Belsen en Allemagne.
Sans cette convention, ils auraient été déportés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Ces convois comportaient au total 258 déportés. Il y avait 167 femmes de prisonniers, dont certaines arrêtées en tant que résistantes, et 77 enfants.
15 enfants de prisonniers de guerre furent déportés sans leur mère. Certaines de ces femmes étaient internées dans les camps annexes parisiens, Austerlitz, Bassano, Lévitan, soumises au travail forcé de tri et de mise en caisses de meubles et objets pillés dans les logements des juifs déjà déportés, et expédiés en Allemagne.
65 femmes ont été identifiées.
A l’intérieur du camp de Bergen-Belsen se trouvait le camp de l’étoile où étaient internés environ 7 500 Juifs hollandais, hongrois, grecs…, dont le groupe des femmes et enfants déportés de France, considérés comme otages en vue d’échange contre des ressortissants allemands détenus dans les pays alliés.
En inspection au camp à la fin du mois de février 1945, le SS-Hauptsturmführer Moes de la Gestapo, avait annoncé au commandant du camp, Joseph Kramer, leur prochain transfert, en partie à Theresienstadt en Tchécoslovaquie et en partie dans un nouveau camp dans le Wurtemberg, pour gagner de la place. A cause du danger de typhus, la décision fut retardée.
Avant l’arrivée de l’armée britannique, environ 6 700 Juifs d’échange furent évacués par train en 3 convois à destination du ghetto de Theresienstadt où les troupes allemandes étaient encore présentes.
Le premier convoi parti le 7 avril fut stoppé le 13 à Farsleben, localité située près de Magdeburg, par l’armée américaine. 11 femmes de prisonniers de guerre faisaient partie de ce convoi.
Le second parti le 9 arriva au camp de Theresienstadt le 20.
Le troisième convoi parti le 10, dans lequel se trouvaient la plupart des femmes de prisonniers et leurs enfants déportés de France, fut stoppé 23 avril à Tröbitz, situé près de la localité de Torgau sur l’Elbe, par l’avant-garde de l’armée soviétique.
De nombreux enfants furent atteints du typhus.
14 femmes de prisonniers de guerre et 4 enfants de prisonniers de guerre décédèrent à Bergen-Belsen au cours de l’évacuation du camp de l’étoile ou dans les semaines après la libération.
La petite Yvonne Salamon naquit au camp au mois d’octobre 1944.
Le groupe fut rapatrié en France par l’armée américaine.